jeudi 16 décembre 2010

Welcome to paradise, welcome to Fernando de Noronha !

Après 7 jours et une dizaine d’heures de navigation depuis l’île de l’Ascension, nous touchons la première terre du nouveau continent ! Il est 7h15 Lafko Time. En fait vu le schmilblik des fuseaux horaires, des passages à l’heure d’hiver en France et tout le toutiquanti, nous opté pour une solution simple, créer notre propre fuseau horaire, c’est le « Lafko Time », notre temps, celui fourni par la pendule du bord, et c’est très bien comme cela... hé hé. A chaque escale, nous avons donc tendance à demander par VHF « what is your local time » avant d’atterrir…

Où en étions nous donc ? A oui, l’arrivée… Face au soleil, un relief très irrégulier apparaît devant le génois… Brasil ! Ces pics et ces creux sont vraiment surprenants, comme un volcan qui aurait essayé de faire irruption à de multiples endroits.

Nous contournons l’île par le nord et entrons dans la baie de San Antonio. Face à nous le Morro do Pico, le majestueux sommet de l’île ressemblant à une figurine de l’île de Pacques, qui domine toute l’île et veille sur ses habitants. Nous affalons les voiles tout en remontant un thon jaune et une petite bonite qui mordent au même moment sur nos lignes de traines. 10h30, Lafko est mouillé dans la baie avec un autre voilier au milieu de barcasse de pêcheurs. Après une brève séance de découpe du fruit de notre pêche (ce qui intéresse beaucoup les Frégates locales), nous débarquons à terre, direction Port Control pour les formalités… sur les traces de Moit, Moit (Bernard Moitessier), qui y a fait un court passage voila une cinquantaine d’année. Toute l’île est réserve naturelle brésilienne ; le site qui est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO est réellement paradisiaque (c’est vraiment un truc de fous, nous y reviendront) et le gouvernement brésilien le sait bien et applique une taxe gigantesque à tous les touristes visitant l’île, qu’ils débarquent en avion, en ferry ou en voilier. 200€ le mouillage pour une nuit ? Si, si c’est possible ! C’est la taxe, « la tache » en portugais… Oui, oui comme en français avec un « ch » comme on met (presque) partout en portugais ! Chéro, c’est certain, du coup les formalités d’entrée représentent une étape assez stricte où on vous lance un bon paquet de question. Tout va bien si on respecte les règles, mais on sent bien que ça peut vite déraper à la moindre entourloupe. Le tout est d’arriver à détendre l’atmosphère avec un peu d’humour, ce qui n’est pas chose simple vu que personne (ou presque) ne parle anglais. Nous tentons de nous débrouiller avec les moyens du bord ; c’est en « portugnol » (subtile mélange de quelques mots de portugais appris sur le tas et nos connaissances en espagnol) que nous tentons d’aborder la communication… Pas simple, mais en prononçant les mots « Seleçao » (équipe nationale brésilienne de football), « Zidane »… on commence à détendre atmosphère et à établir un semblant de d’échange. Pacecho, l’officier de garde, finit par bredouiller quelques mots de français ! Ouf ! Nous passons donc à un mode « français petit nègre » avec lui qui assure la traduction en portugais avec toutes les officiels qui défilent dans le bureau pour faire les formalités. « Heu, c’est vous sur la photo de ce passeport ? Mais sur la photo vous n’avez pas de barbe ? ». Une fois la pénible séance achevée (et le petit saut à l’aéroport avec Bernardo le gars de la marina pour aller chercher de l’argent au seul distributeur de l’île), nous discutons quelques instants avec Pacecho qui nous donne gentiment quelques bons plans et se débrouille pour trouver une place pour notre thon jaune et notre bonite dans un réfrigérateur d’un des restos du coin… TOP !

« Hey, y’a un autre bateau français qui entre dans la baie ! ». Des Toulousains venus d’Europe via les Canaries, et les îles du Cap Vert. Deux génois déchirés et une traversée assez rude au travers du Pot au Noir (Zone d’interconvergence Tropicale).

Petit resto tapas pour nous remettre d’attaque, Wifi « tombé du camion », et hop nous voilà dans le bus avec Julien, un rencontré 5 minutes plus tôt… Direction, LE spot de couché de soleil de l’île, Praya Do Americano (petit bar sur les hauteurs où les habitants viennent nombreux à ce moment précis de la journée) depuis lequel on peut admirer les Dos Irmanos (les deux frères), rochers jumeaux devant le soleil. « Whaaaa » s’écrit Guillaume, nous autres sommes plutôt en mode « scotch »… Nous admirons le soleil disparaître derrière l’horizon et repartons dare dare sous les premières attaques de moustiques (taillau !) direction la chambre d’hôtel de Julien à Vila Dos Remedios pour se prendre un petit apéro et petite douche ! Ah ! Quelques instants plus tard nous sommes dans un petit resto pour gouter les spécialités locales, puis petit café concert dans la soirée… nuit. Nous repartons à pied par le chemin des écoliers direction le port. Arrivés sur le quai, un homme nous aborde en nous demandant si nous pouvons le ramener à son bord… sur le bateau militaire mouillé en arrière de la baie. A cinq dans notre petite annexe en aluminium au raz de l’eau avec un fond d’essence dans le réservoir ? Allé, hop c’est parti ! Pas de problème pour rejoindre le bateau militaire… Une fois arrivés notre passager réveille le pacha du bord pour tenter de nous négocier un peu d’essence, mais avant que ce dernier de comprenne réellement ce qu’il se passait, nous avions déjà largué les amarres direction Lafko (l’annexe commençait à prendre l’eau avec le fort clapot). C’est donc en mode sous marin (prenant chaque vague de plein fouet) que nous avons fait le chemin en direction de Lafko en espérant que notre moteur, déjà assez capricieux, ne nous fasse pas le coup de la panne. En plan B, nous avions toujours… les rames. A l’arrivée, rien de sec je crois. Non, rien.

Lendemain dimanche ! Nous abordons la journée avec un grand espoir de trouver une messe sur l’île vu que nous sommes maintenant en terre catholique… Nous arrivons à 10h à la petite église de Vila De Remedios. Quelques fidèles sont déjà présents. Au bout de 15 minutes, voyant que le prêtre n’allait sans doute pas venir, une personne a proposé de faire une prière ensemble. Et bien, mine de rien, même si nous n’avons pas célébrer la messe, ce moment fut assez fort.

Avec nos trois sous en poche (le budget de l’escale ayant été bien attaqué par les taxes locales) nous filons vers Baia Do Sueste (la plage de la Sieste dans le texte), endroit paisible privilégié des tortues qui viennent là pour pondre de Janvier à Juin. Etant un peu tôt en saison, nous avons néanmoins pu nager avec elles pendant plusieurs dizaines de minutes… Instants vraiment magiques où nous apercevons aussi des requins, des poissons de toutes les couleurs et des mangoustes bien camouflées dans la roche… Pas facile à attraper ce met délicieux à antennes… Quelle expérience inoubliable ! Prochaine étape… Baia dos Golfinhos, plage en pente douce, dominée d’une falaise de toutes les couleurs. « Re-Wow » et re-scotch. Dans l’eau ? Une raie… Nous reprenons le chemin. Quelle nouvelle merveille de l’autre côté de la colline… Les deux majestueux Dos Irmanos ! Prenez la côte sauvage de Belle Ile, augmentez un peu le relief avec un zest d’orange sanguine dans le ciel, quelques pulls de moins, c’est bon vous y êtes ! Baie suivante, toute aussi dingue : Praia da Cacimba do Padre, dominée par le fameux Morro do Pico, endroit favori des surfeurs où les vagues atteignent régulièrement deux mètres. Par étonnant quand on sait que 3 des 4 plus belles plages brésiliennes sont à Fernando de Noronha !

Sur la plage, nous voyons une femme se prenant toute seule en photo. Nous lui proposons de la prendre, ce qu’elle accepte bien volontiers et nous demande de la prendre en photo avec nous… En quelques instant nous avons fait connaissance de Nadir, puis de Edson, son ami qui nous à rejoint quelques instants plus tard. Nous sommes donc rentrés tous ensemble, à 6 dans leur buggy direction le port…

Une fois arrivés, nous retrouvons Julien qui nous attendait à une terrasse en bossant avec son ordinateur portable. Restau sur la plage ? Comment faire quand on a plus de sous et qu’on ne parle que le portugnol ?

1. Trouver quelqu’un qui se bredouille honorablement en portugais => Merci Julien.

2. Trouver un moyen de faire du troc => Nous avons proposé à un petit resto la moitié de notre thon contre le fait qu’ils nous le cuisine avec un accompagnement.

Et hop, un petit diné sur la plage sans mettre la main à la poche… Royal !

Petit au revoir à Julien qui doit prendre l’avion demain pour Fortaleza (!) où nous avons prévu d’arriver le 2 décembre au soir… Pour une fois, ce n’est donc pas un « au revoir » avec une rencontre d’escale, mais un « A toute ».

Voila, il est l’heure de retourner sur Lafko pour reprendre la mer vers Fortaleza. Mais le moteur d’annexe en a décidé autrement, il ne démarre pas. Un peu désemparés nous demandons à un pêcheur de nous pousser avec sa barcasse et son moteur Long Trail.

Il est 23h20, Lorsque Lafko lève l’ancre de Fernando de Noronha… cap sur Fortaleza pour cette fin de navigation transatlantique.

Jean-Christophe

4 commentaires:

Ster ouen a dit…

Excellent! Long tail le moteur!

Anonyme a dit…

Hello !!!
Génial, je lis tout tes mails, c'est super.Ça donne envie...
Je vous souhaite un Joyeux Noël sous le soleil (c'est top). On pense à vous.

Caro, Guillaume & Héloïse

Guillaume a dit…

Trop bueno la photo de Pacheco!
Il est quelle heure Lafko Time, qu'on se fasse du mal ;-) ??
Bonne nav!!!

PS un décollage à Kourou???

Unknown a dit…

Sorry...I don't write English very well.... I am very happy because I knew four handsome French boys in Fernando de Noronha.
It was very pleasant to meet you.
I hope... one day...you can come to Florianópolis, my beautiful city (Island) in south of Brasil.
Nadir

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