samedi 18 décembre 2010

Fortaleza ! Brrraasil !

Mercredi 1er Décembre 11h30, premier repérage des lieux. Nous sommes amarrés à quai devant Marina Park Hotel, un cinq étoiles avec piscine, douches, eau douce (pour les pleins) et électricité… Genre de trucs qui ne laisse pas indifférent un Lafkoboy pas tout à fait frais. Un peu scandaleux ? C’est vrai, mais franchement c’est tellement rare d’avoir tout cela à dispo... Et ça fait du bien !

Nous nous dirigeons vers le petit bureau de la marina où Armando nous accueille avec un grand sourire. Même si nous avons du mal
à aligner quelques mots de portugais, nous parvenons à nous faire comprendre en « portugnol » avec quelques gestes, signes, ou dessins. Après un peu de paperasse et un cours sur le parcours administratif que nous allons devoir effectuer pour les formalités d’entrée, nous … PLOUF (trop long une phrase pour dire que nous n’avons pas résisté longtemps devant l’eau de la piscine de l’hôtel).

De ret
our à bord, nous trouvons que le bateau danse anormalement sur ses amarres. OK, nous sommes un peu lourd, mais quant même ! Heu, c’est normal que l’aussière bâbord arrière ne soit plus reliée au quai comme tout à l’heure ? Nous relevons l’aussière (plongeant dans l’eau) et remontons… la bitte d’amarrage un peu rouillée… qui n’a pas résisté au poids de Lafko ! Lafko = 1 point, le quai = 0 point ! Et bien le voila notre trophée de l’Atlantique ! Pour la peine nous le gardons à bord !

Petit tour de repérage en ville… dans les rues noires de monde ; il faut dire que Fortaleza est la quatrième ville du Brésil avec ses 2,5 millions d’habitants. Le paysage des rues est composé de vendeurs à la sauvette, chiens errants, voitures klaxonnant toutes les cinq
secondes, lignes électriques formant d’impressionnantes toiles d’araignées, de caniveaux remplis de déchets, d’odeurs désagréables venant d’on ne sait où, nombreux mendiants,… bref, on ne se sent pas tout à fait en sécurité. Pourtant on sent bien que le pays est en train de décoller : buildings flambant neufs sur le littoral, métro en construction, quartiers entier en cours de rénovation… mais le tourisme international n’y est pas encore très développé (on retrouve surtout des brésiliens venus passer des vacances en bord de mer), si bien que personne ou presque ne parle anglais.
La ville est étrangement organisée ; si vous cherchez une machine à laver alors il faut vous rendre dans le quartier des machines à laver. Une chemise ? Et bien dans le quartier du textile, encore qu’il faut encore énormément chercher une fois sur place vu qu’il n’y a que des vêtements féminins sur les étalages… surprenant. Ainsi organisée, la ville est séparée en quartiers qui n’ont, pour ainsi dire, rien à voir les uns avec les autres ; vous êtes dans une rue noire de monde au milieu de vendeurs d’ampoules, cadenas… et 500 mètres plus loin, plus personnes dans les rues bordées de Mac Do, Burger King et autres enseignes américaines. Au centre ville, on trouve néanmoins le Mercado Central, non loin de la Cathédrale, où d’innombrables petites boutiques (vendant à peu près de tout ! Ouf !) s’entassent sur 4 ou 5 étages.

Par 3°22S, il fait entre 28° et 35° la journée avec plus ou moins de vent. Le pays où le linge sèche en une nuit (si, si) et où les bananes passent du vert au jaune, toujours en une nuit… Bref, pas l’ombre d’une trace de neige ici… Ah si, dans le congélateur tropicalisé que nous avons remis en route pour refaire de la glace (comme cela on aura un semblant de frigo pendant les 10 premiers jours de navigation vers la Guyane).

Vendredi, nous nous lançons dans un circuit administratif sans fin, façon « la maison des fous » dans « Les 12 travaux d’Astérix ». Il nous faut passer dans les bureaux suivants : santé, immigration, douanes, gardes côtes, dans cet ordre pour la procédure d’entrée et l’inverse pour la sortie. Ah le pouvoir du tampon… Ca aurait été facile si tous ces bureaux avaient été proches de la marina, mais pas de chance, c’est de l’autre côté de la ville, du côté du port de commerce, au pied d’une des favelas les plus importantes du Brésil (environ 300 000 personnes y vivent) que l’on retrouve le tout. Enjoy ! Cerise sur le gâteau, les horaires d’ouverture varient d’un bureau à l’autre. Bref, une paperasse record, une visite des douanes à bord et nous nous débarrassons de notre statut de clandestin et « fêtons » cela par une petite boisson rafraichissante au « Iate Club » (Yacht Club) où nous retrouvons par hasard Julien. Petite soirée concert en ville et nous retournons tous à bord.

Samedi 4 Décembre, la Lafko Story marque un pas, mais continue… Un acte se termine avec la sortie du Loft de Guillaume et Damien qui reprennent (tout comme nous, le cœur serré) aujourd’hui un avion pour Paris où visiblement il y fait un froid polaire. Froid ? Si, si ça doit exister… Ils sont remplacés par Hélène qui rejoint l’aventure jusqu’aux Antilles. Nous sommes donc désormais trois à bord.

Bon, voila, nous avons prévu de repartir à la première heure lundi matin, il ne nous reste donc que deux jours pour profiter du fait d’être à quai, le premier depuis Cape Town ! Nous lançons une opération grand ménage dedans et dehors, une lessive XXL, un gros plein de courses (à remplir presque l’ensemble des rangements de Lafko pour ceux qui le connaissent), une vérification du gréement, un plein d’eau douce, un petit coup de peinture… Petite anecdote : Quand vous demandez un « supermercado », on vous revoit vers un quartier qui grouille de petites boutiques qui vendent toutes un peu de tout… Bref pas toujours facile de se faire comprendre. Le mieux pour se faire comprendre et de repérer le nom des enseignes de supermarché et de demander où est ce qu’elles se trouvent… au moins on est sûr que l’on parle tous le même langage.

Nos voisins de ponton ? Quelques cinq ou six voiliers sont à nos côtés dans la marina, tous arrêtés ici pour des problèmes techniques. Les voiliers sont tellement rares que les clients de l’hôtel viennent se prendre en photos sur le quai, certains même directement devant Lafko ! Nous avons fait rapidement connaissance avec Glauco, skipper professionnel d’un catamaran qu’il convoi d’une partie à l’autre du Brésil ; il nous donne de précieuses informations pour nos prochaines escales… Il y a également POR un voilier appartenant à un sicilien avec un skipper polonais et le bateau du patron du chantier Hanse (on se demande ce qu’il fait dans un coin aussi perdu).

Dimanche soir, la veille de notre départ, nous avons fait la connaissance de Filipe, Gaela, Marie-France, Olivier et Gabrielle qui œuvrent aujourd’hui pour la Comunidade Católica Shalom. Nous sommes allés à la messe de la communauté… qui nous a vraiment surpris par son dynamisme… Quelques 500 ou 700 fidèles (sans doute plus encore) sont rassemblés pour participer à la célébration en pleine air. Filipe et Gaela nous assurent la traduction de l’homélie, ce qui est franchement très agréable parce que nous ne sommes pas encore bilingues en portugais, y’a encore du boulot… Bon, voila, il est encore l’heure de repartir vers de nouveaux horizon…

Sea you !
Jean-Christophe

4 commentaires:

Jean-Gabriel a dit…

Il y a des points de vue originaux dans chaque article. Vous devriez être associés à un programme pédagogique.

Ster ouen a dit…

C'est au Park Hotel, à Fortaleza que j'étais descendu, 4 ans plus tot pour une mission au Brésil avec CGG..... J'avais fait le tour de la "marina" à l'époque enviant les bateaux de voyages! j'ai les photos!!!
Fred

Alph a dit…

Moi, il y a 6 ans je me dorais la pillule sur la praia do futuro.... Alph

Anonyme a dit…
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