jeudi 30 décembre 2010

Lafko TV#10 : De Fernando à Kourou

- FLASHBACK -



Jean-Christophe

mardi 28 décembre 2010

Lafko TV#9 : Fortaleza

- FLASHBACK -



Jean-Christophe

lundi 27 décembre 2010

De la casse sur Lafko...

Cela pouvait arriver, nous y pensions depuis le départ, et c'est arrivé.

Tout d'abord, rassurez-vous, je vais vous raconter ici un accident qui date d'il y a maintenant 2 semaines. Tout va bien mieux désormais !

J'ai pensé qu'il était important de partager cette expérience avec ceux d'entre vous qui envisagent d'entreprendre un voyage similaire au nôtre.

Le 11 décembre dernier, un peu au Nord de l'Equateur et à 200 milles au large de l'embouchure de l'Amazone, Lafko file entre 7 et 8 noeuds grâce au courant de la Guyane. Au largue avec un vent bien régulier, il est très stable sur l'eau.

Hélène, Jean-Christophe et moi avons quitté Ilha dos Lençois deux jours auparavant et nous faisons route vers la Guyane française.

Il fait vraiment très chaud et vers 15h, nous nous aspergeons avec des seaux d'eau de mer sur le pont avant pour nous rafraîchir.

Jean-Christophe et moi rentrons dans le carré et Hélène se lance dans un grand nettoyage du pont de Lafko, balai, seau et produit de nettoyage bien en mains ! C'est vrai que le pont n'est pas tout propre, il n'a pas plu depuis longtemps et le séjour à Fortaleza a déposé une bonne couche de poussière.

C'est alors que j'entends un grand bruit sur le roof. J'aperçois par le hublot Hélène allongée sur le pont !

Je lui demande si elle va bien et elle me répond que ça va, elle s'est fait mal en tombant mais que ça va sans doute passer.

Elle semble tout de même avoir bien mal et un peu sonnée, elle ne se rappelle comment elle a chûté. Je me dis également que la douleur va passer et mon attention se porte sur le balai, toujours sur le pont et sur le seau.

Où est passé le seau ?

Jean-Christophe l'aperçoit dans le sillage !

Seau à la mer ! Nous nous mettons à la manoeuvre pour le récupérer avant qu'il ne coule totalement. Vite ! C'est notre seul seau avec une anse métallique et donc notre seul moyen de récupérer de l'eau de mer en grande quantité pour nous doucher par exemple...

Jean-Christophe exécute une superbe manoeuvre et en moins de 5 minutes le seau est sur le flanc babord de Lafko. Je peine un peu pour le récupérer à l'aide de la gaffe (un long manche terminé par un crochet) et au bout de 3 tentatives, il est sauvé !

Mais pas Hélène, elle est toujours assise sur le pont, là où elle a glissé. Et ça va mal...

Elle a une très forte douleur au niveau de l'épaule et nous dit qu'elle pourrait bientôt "tourner de l'oeil" tant elle a mal...

Je lui propose donc de rentrer s'allonger à l'intérieur mais elle ne peut se lever par elle-même... Nous ouvrons donc le capot de sa cabine. Je l'aide à se déplacer pendant que Jean-Christophe empile des coussins pour faciliter sa descente.

Hélène s'allonge sur sa couchette.

Nous avons une blessée à bord et peu de compétences médicales. J'ai suivi une formation aux premiers secours il y a presque 10 ans et je ne connais pas bien Hélène.

Le bon sens nous dit qu'il faut bien sûr éviter qu'elle perde connaissance, la rassurer et diagnostiquer sa blessure.

Par chance, le précédent propriétaire de Lafko est un médecin. Nous avons donc à bord un ouvrage qui décrit dans un langage presque compréhensible "les traumatismes du membre supérieur" à partir de sa page 674...

Bon, "le membre supérieur", ça doit être "le bras". Bonne pioche !

"Le patient se présente avec le membre supérieur fléchi à 90°". A vue de nez, bonne pioche aussi...

Nous avons ensuite au menu "lésion musculaire", "lésion nerveuse" ou "fracture".

Là, je ne sais pas.

Le texte indique que seule une radio permettra de confirmer ou d'infirmer la fracture. Il faut immobiliser "le membre supérieur" et donner des calmants au patient.

Je vais voir Hélène et essaie de voir si un hématome se forme, si je peux identifier un déboitement de l'épaule ou bien trouver un indice quelconque. Rien de très visible mais je fais très mal à Hélène en lui effleurant la clavicule droite... (Promis, je n'ai même pas appuyé !!)

Hélène prend donc de l'aspirine et je continue la lecture du texte à voix haute.

J'arrive au paragraphe "Fracture de la clavicule". Le texte indique qu'elles sont bégnines dans la plupart des cas et se soignent facilement. En revanche, les auteurs ne parlent pas du cas où "le patient se trouve sur un voilier à 3 jours de mer minimum de tout hôpital digne de ce nom"...

La douleur ne passant pas, il faut maintenant décider où aller pour faire soigner Hélène. La ville la plus proche est Macapa dans l'estuaire de l'Amazone. D'après mes souvenirs, elle est tristement célèbre pour l'assassinat du skipper néo-zélandais Peter Blake et de nombreuses autres attaques sur des voiliers... Et je ne sais pas vraiment quels soins on pourrait trouver là-bas...

Nous choisissons donc de poursuivre vers la Guyane. J'exclus d'appeler les secours car la situation d'Hélène ne me paraît pas le justifier. Si cela empire, nous pourrions toutefois demander l'assistance d'un cargo pour l'emmener à terre plus rapidement. Je peux aussi bénéficier de conseils médicaux par téléphone satellite grâce à un centre de secours situé à Toulouse. Enfin, nous avons parmi les lecteurs de ce blog beaucoup d'amis médecins, infirmiers ou encore vétérinaires.

Hélène souffre beaucoup mais ne nous le montre pas. Pour Jean-Christophe et moi, cela veut dire continuer la navigation à deux avec éventuellement des grains violents lors du passage du Pot au Noir qui se fait heureusement bien discret.

Nous sommes samedi soir, nous arriverons au mieux lundi soir ou mardi matin. Allez, fonce Lafko !

Lorsque le vent faiblit, nous démarrons le moteur pour essayer de maintenir une vitesse sur le fond au-dessus de 8 noeuds, le fameux courant de la Guyane nous y aide fabuleusement. Le record de milles en 24 heures est sans doute battu mais nous n'avons pas la tête à faire des relevés.

Le lendemain matin et les jours suivants, Hélène va mieux, elle a trouvé une position confortable pour réussir à dormir un peu. Jean-Christophe lui a fait un bandage pour essayer de maintenir au mieux son bras. Nous craignons cependant que le fait de ne pas être soignée tout de suite aggrave les choses.

Dimanche soir, nous sentons le vent forcir. Ca monte très vite, nous réduisons rapidement la voilure en prenant deux ris et en roulant du génois en proportion. Pendant 2 heures, Lafko surfera entre 9 et 10 noeuds sous des nuages bien noirs... Pointe à 11,2 noeuds, record de l'Atlantique pour le moment ! Puis, tout redevient calme aussi vite que le vent était monté. Etrange  coup de vent par sa rapidité...

Le lundi matin, nous atteignons la frontière entre le Brésil et la Guyane française. Nous devons nous rapprocher de la côte, faire de l'Ouest et donc quitter le courant qui se trouve sur la ligne des 1000 mètres de fond. Nous ralentissons inévitablement.

Allez, fonce Lafko ! Nous tangonnons le génois en espérant gagner quelques noeuds. Un long nuage se profile derrière nous. Il n'a pas l'air méchant mais le vent tourne légèrement et fait empanner le bateau. La retenue de bôme joue parfaitement son rôle. Mais, impossible de ré-empanner, il faut faire passer totalement la bôme, je dois aller trancher la retenue. Un bout de perdu, mais rien de cassé, c'est l'essentiel. Je vais détangonner et Jean-Christophe prend la barre pendant une petite heure pour s'assurer que le vent ne nous rejoue pas de mauvais tours. Nous profitons de la pluie pour prendre une petite douche !

Et maintenant Cayenne ou Kourou ? La préfecture ou le centre spatial ?

Une quarantaine de milles nautiques les séparent, Cayenne est plus proche que Kourou. On ne peut aller directement à Cayenne, la marina se trouve à Degrad de Cannes à une quinzaine de kilomètres. Alors qu'on peut mouiller quasiment en ville à Kourou. Je trouve dans l'ordinateur le récit d'un voilier allemand passé en Guyane en 2002. Il indique qu'il y a un bon hopital à Kourou. C'est aussi mon intuition : les ingénieurs du monde entier qui viennent lancer des satellites doivent malheureusement être bien mieux lotis que les guyanais...

Ce sera donc Kourou. Un peu plus loin mais sans doute mieux pour Hélène.

18h, la nuit tombe déjà sous ces basses latitudes. Nous apercevons les lueurs de Cayenne, des cargos attendent la marée pour entrer. Un chalutier au moteur fonce vers sa zone de pêche en nous coupant la route !!!

Nous passons Cayenne. Cap sur les îles du Salut, l'ancien bagne de Guyane, tristement connu... C'est le repère pour entrer à Kourou. Les côtes de Guyanes sont fortement ensablées jusqu'à une dizaine de milles au large, c'est un phénomène cyclique qui a débuté il y a 15 ans. Les fonds varient donc de plusieurs mètres par rapport à ce qu'indique la carte. Interdiction donc de couper le fromage pour arriver plus vite ! Surtout en pleine nuit.

Minuit, nous arrivons au bagne et apercevons les bouées du chenal qui mène à Kourou. Très bien balisé, notez tout de même que dans cette partie du monde, les bouées tribord sont rouges et les babord, vertes !
C'est par cette voie que les éléments des fusées sont apportés depuis l'Europe. Le chenal est donc bien entretenu et dragué tous les jours.

C'est parti pour 6 milles dans un chenal de 40 mètres de large. Nos quatre yeux sont partagés entre la commande du pilote automatique, l'extérieur, la carte et le sondeur. La marée est en train de baisser, le courant de sortie du fleuve Kourou va jusqu'à 4 noeuds et des vagues assez fortes nous roulent d'un bord sur l'autre. Autrement dit, vraiment pas le bon moment pour entrer !

Mais dérive relevée, nous avons 90 centimètres de tirant d'eau, le chenal est dragué au minimum à 1,7 mètres et notre cher moteur est puissant. Ca va passer !

1h30, après avoir passé toutes les portes du chenal, nous atteignons l'embouchure du fleuve Kourou et passons la barre. 4 mètres de fond, un souci en moins !

Il faut maintenant trouver une place pour Lafko. Au choix :

_ le mouillage du centre nautique, le plus proche mais qui nous semble peu protégé et assez éloigné de la ville (on ne sait pas si Hélène peut marcher).
_ le ponton des bateaux du personnel du CNES, ce serait le plus facile, mais forcément il est plein, argg...
_ un autre mouillage, un peu plus en amont.

Tiens, des bateaux de voyages, ça semble être pour nous !

Je range les aussières, prépare 2 ancres pour résister au courant.

Jean-Christophe et moi nous mettons d'accord sur un endroit pour mouiller. Je jette les 2 ancres empennelées. 2,5 mètres de fond, la chaine file, je suis fatigué, je pense mettre 10 mètres, je pense voir la marque des 20 mètres de chaine et donc j'arrête là.

Je rentre dans le carré et programme une alarme de mouillage sur le GPS. Jean-Christophe et moi nous effondrons sur nos couchettes. Nous avons un gros besoin de dormir, mais tout va bien, nous sommes à Kourou et Hélène semble aller beaucoup mieux !

Au lever du soleil, nous mettons l'annexe à l'eau et découvrons que le démarreur du moteur est bloqué. Jean-Christophe rame jusqu'au quai et nous débarquons.

Hélène peut marcher facilement et sans trop de douleur, ouf ! Je demande à une dame si elle peut emmener Hélène à l'hôpital.

La radio confirme. Clavicule cassée !


Le médecin explique à Hélène que c'est une des plus fortes douleurs qu'on puisse connaître... Bravo Hélène pour ton courage !

Les 3 jours passés en mer n'auront apparemment pas de conséquence sur la remise en place de la clavicule. Tant mieux !

dimanche 26 décembre 2010

Lafko TV#8 : Fernando de Noronha

- FLASHBACK -



Jean-Christophe

samedi 25 décembre 2010

Lafko est en Martinique ! Joyeux Noël à tous !

On vous raconte la Guyane, les fusées, le bagne, le Pot au Noir et la traversée pour la Martinique bientôt !

Joyeux Noël !

Florent.

samedi 18 décembre 2010

Fortaleza ! Brrraasil !

Mercredi 1er Décembre 11h30, premier repérage des lieux. Nous sommes amarrés à quai devant Marina Park Hotel, un cinq étoiles avec piscine, douches, eau douce (pour les pleins) et électricité… Genre de trucs qui ne laisse pas indifférent un Lafkoboy pas tout à fait frais. Un peu scandaleux ? C’est vrai, mais franchement c’est tellement rare d’avoir tout cela à dispo... Et ça fait du bien !

Nous nous dirigeons vers le petit bureau de la marina où Armando nous accueille avec un grand sourire. Même si nous avons du mal
à aligner quelques mots de portugais, nous parvenons à nous faire comprendre en « portugnol » avec quelques gestes, signes, ou dessins. Après un peu de paperasse et un cours sur le parcours administratif que nous allons devoir effectuer pour les formalités d’entrée, nous … PLOUF (trop long une phrase pour dire que nous n’avons pas résisté longtemps devant l’eau de la piscine de l’hôtel).

De ret
our à bord, nous trouvons que le bateau danse anormalement sur ses amarres. OK, nous sommes un peu lourd, mais quant même ! Heu, c’est normal que l’aussière bâbord arrière ne soit plus reliée au quai comme tout à l’heure ? Nous relevons l’aussière (plongeant dans l’eau) et remontons… la bitte d’amarrage un peu rouillée… qui n’a pas résisté au poids de Lafko ! Lafko = 1 point, le quai = 0 point ! Et bien le voila notre trophée de l’Atlantique ! Pour la peine nous le gardons à bord !

Petit tour de repérage en ville… dans les rues noires de monde ; il faut dire que Fortaleza est la quatrième ville du Brésil avec ses 2,5 millions d’habitants. Le paysage des rues est composé de vendeurs à la sauvette, chiens errants, voitures klaxonnant toutes les cinq
secondes, lignes électriques formant d’impressionnantes toiles d’araignées, de caniveaux remplis de déchets, d’odeurs désagréables venant d’on ne sait où, nombreux mendiants,… bref, on ne se sent pas tout à fait en sécurité. Pourtant on sent bien que le pays est en train de décoller : buildings flambant neufs sur le littoral, métro en construction, quartiers entier en cours de rénovation… mais le tourisme international n’y est pas encore très développé (on retrouve surtout des brésiliens venus passer des vacances en bord de mer), si bien que personne ou presque ne parle anglais.
La ville est étrangement organisée ; si vous cherchez une machine à laver alors il faut vous rendre dans le quartier des machines à laver. Une chemise ? Et bien dans le quartier du textile, encore qu’il faut encore énormément chercher une fois sur place vu qu’il n’y a que des vêtements féminins sur les étalages… surprenant. Ainsi organisée, la ville est séparée en quartiers qui n’ont, pour ainsi dire, rien à voir les uns avec les autres ; vous êtes dans une rue noire de monde au milieu de vendeurs d’ampoules, cadenas… et 500 mètres plus loin, plus personnes dans les rues bordées de Mac Do, Burger King et autres enseignes américaines. Au centre ville, on trouve néanmoins le Mercado Central, non loin de la Cathédrale, où d’innombrables petites boutiques (vendant à peu près de tout ! Ouf !) s’entassent sur 4 ou 5 étages.

Par 3°22S, il fait entre 28° et 35° la journée avec plus ou moins de vent. Le pays où le linge sèche en une nuit (si, si) et où les bananes passent du vert au jaune, toujours en une nuit… Bref, pas l’ombre d’une trace de neige ici… Ah si, dans le congélateur tropicalisé que nous avons remis en route pour refaire de la glace (comme cela on aura un semblant de frigo pendant les 10 premiers jours de navigation vers la Guyane).

Vendredi, nous nous lançons dans un circuit administratif sans fin, façon « la maison des fous » dans « Les 12 travaux d’Astérix ». Il nous faut passer dans les bureaux suivants : santé, immigration, douanes, gardes côtes, dans cet ordre pour la procédure d’entrée et l’inverse pour la sortie. Ah le pouvoir du tampon… Ca aurait été facile si tous ces bureaux avaient été proches de la marina, mais pas de chance, c’est de l’autre côté de la ville, du côté du port de commerce, au pied d’une des favelas les plus importantes du Brésil (environ 300 000 personnes y vivent) que l’on retrouve le tout. Enjoy ! Cerise sur le gâteau, les horaires d’ouverture varient d’un bureau à l’autre. Bref, une paperasse record, une visite des douanes à bord et nous nous débarrassons de notre statut de clandestin et « fêtons » cela par une petite boisson rafraichissante au « Iate Club » (Yacht Club) où nous retrouvons par hasard Julien. Petite soirée concert en ville et nous retournons tous à bord.

Samedi 4 Décembre, la Lafko Story marque un pas, mais continue… Un acte se termine avec la sortie du Loft de Guillaume et Damien qui reprennent (tout comme nous, le cœur serré) aujourd’hui un avion pour Paris où visiblement il y fait un froid polaire. Froid ? Si, si ça doit exister… Ils sont remplacés par Hélène qui rejoint l’aventure jusqu’aux Antilles. Nous sommes donc désormais trois à bord.

Bon, voila, nous avons prévu de repartir à la première heure lundi matin, il ne nous reste donc que deux jours pour profiter du fait d’être à quai, le premier depuis Cape Town ! Nous lançons une opération grand ménage dedans et dehors, une lessive XXL, un gros plein de courses (à remplir presque l’ensemble des rangements de Lafko pour ceux qui le connaissent), une vérification du gréement, un plein d’eau douce, un petit coup de peinture… Petite anecdote : Quand vous demandez un « supermercado », on vous revoit vers un quartier qui grouille de petites boutiques qui vendent toutes un peu de tout… Bref pas toujours facile de se faire comprendre. Le mieux pour se faire comprendre et de repérer le nom des enseignes de supermarché et de demander où est ce qu’elles se trouvent… au moins on est sûr que l’on parle tous le même langage.

Nos voisins de ponton ? Quelques cinq ou six voiliers sont à nos côtés dans la marina, tous arrêtés ici pour des problèmes techniques. Les voiliers sont tellement rares que les clients de l’hôtel viennent se prendre en photos sur le quai, certains même directement devant Lafko ! Nous avons fait rapidement connaissance avec Glauco, skipper professionnel d’un catamaran qu’il convoi d’une partie à l’autre du Brésil ; il nous donne de précieuses informations pour nos prochaines escales… Il y a également POR un voilier appartenant à un sicilien avec un skipper polonais et le bateau du patron du chantier Hanse (on se demande ce qu’il fait dans un coin aussi perdu).

Dimanche soir, la veille de notre départ, nous avons fait la connaissance de Filipe, Gaela, Marie-France, Olivier et Gabrielle qui œuvrent aujourd’hui pour la Comunidade Católica Shalom. Nous sommes allés à la messe de la communauté… qui nous a vraiment surpris par son dynamisme… Quelques 500 ou 700 fidèles (sans doute plus encore) sont rassemblés pour participer à la célébration en pleine air. Filipe et Gaela nous assurent la traduction de l’homélie, ce qui est franchement très agréable parce que nous ne sommes pas encore bilingues en portugais, y’a encore du boulot… Bon, voila, il est encore l’heure de repartir vers de nouveaux horizon…

Sea you !
Jean-Christophe

jeudi 16 décembre 2010

La Croix du Sud

Le 10 décembre, pendant mon quart, quelques heures après que Lafko ait franchi à nouveau l’Equateur et soit entré en Atlantique Nord, je cherche des yeux la Croix du Sud.

Le ciel est clair, la lune vient de se coucher, voici la Croix du Sud. Très basse sur l’horizon, nous la perdrons certainement de vue dans les prochains jours. Cap au Nord, 18 ans après, Lafko rentre à la maison, chez nous, les Pektchévés…

Etoile polaire du monde austral, repère des anciens navigateurs, elle symbolisait l’inconnu, la direction à suivre pour de nouvelles découvertes, de nouvelles aventures.

Aujourd’hui, qui la regarde, à part le poète ? Nos villes sont pleines de lumières inutiles qui nous aveuglent et nous cachent la beauté du ciel.

Quand avez-vous levé les yeux vers les étoiles pour la dernière fois ? Elles sont des milliers et nous nous en émerveillons tous les soirs. Il ne se passe pas une nuit sans qu’une demi-douzaine d’étoiles filantes embrase le ciel. Militons pour le retour du couvre-feu, un jour par semaine, un jour de féérie accessible par tout un chacun depuis sa fenêtre !

« Luz para todos » annonce fièrement la mini-centrale électrique d’Ilha dos Lençois, hameau brésilien perdu entre les dunes, l’océan et la jungle amazonienne. Ici aussi, la Croix du Sud disparaîtra bientôt !

Rentrant à la table à cartes, j’ouvre le livre de bord.

24 juin 2010 : Entrée de Lafko dans l’Hémisphère Sud !

Frédéric, Antoine, Franck et moi-même naviguions entre 2 atolls maldiviens. C’était l’Indien, le premier océan de notre voyage. Et notre premier passage de l’Equateur, l’entrée dans les fameuses Mers du Sud qui occupent une bonne place dans la biblithèque du bord !

On y trouve bien sûr «Vagabond des Mers du Sud » de Bernard Moitessier, qui m’a beaucoup inspiré pour tracer l’itinéraire de ce voyage.

« Dans les Mers du Sud » de Stevenson et « Contes des Mers du Sud » de Jack London viennent ensuite.

« Découvertes dans les Mers du Sud » qui relate le voyage de Bougainville, vieil ouvrage de la bibliothèque familiale.

La Croix du Sud, c’est aussi elle qui guide Lafko, l’homme, le dernier des Hommes, des Kaweskars, indiens Alakalufs dont on ne se souvient pas. C’est le buisson ardent de son peuple, fuyant toujours vers le Sud, à la recherche de la Paix et de sa Terre Promise.

Les Mers du Sud, ce sont aussi tous ces amis passés à bord, toutes ces rencontres vécues depuis 8 mois et le départ de Malaisie.

Nous sommes repassés au Nord et pourtant il nous reste tant à voir dans ces Mers du Sud. Nous n’avons fait qu’effleurer le Brésil. On nous parle de très belles navigations en Argentine. Et bien sûr l’immense Pacifique !

Entre les deux, le mythique Cap Horn.

Nous sommes maintenant à Kourou, fragment d’Europe en bord de jungle. D'ici partent des fusées et des satellites, vers la Croix du Sud !

Un dernier coup d’œil au cap avant de passer mon quart.

Non, Lafko ne fait pas demi-tour. Arka, cap au Nord et c’est bien ainsi.

A bientôt, les mers du Sud !

Welcome to paradise, welcome to Fernando de Noronha !

Après 7 jours et une dizaine d’heures de navigation depuis l’île de l’Ascension, nous touchons la première terre du nouveau continent ! Il est 7h15 Lafko Time. En fait vu le schmilblik des fuseaux horaires, des passages à l’heure d’hiver en France et tout le toutiquanti, nous opté pour une solution simple, créer notre propre fuseau horaire, c’est le « Lafko Time », notre temps, celui fourni par la pendule du bord, et c’est très bien comme cela... hé hé. A chaque escale, nous avons donc tendance à demander par VHF « what is your local time » avant d’atterrir…

Où en étions nous donc ? A oui, l’arrivée… Face au soleil, un relief très irrégulier apparaît devant le génois… Brasil ! Ces pics et ces creux sont vraiment surprenants, comme un volcan qui aurait essayé de faire irruption à de multiples endroits.

Nous contournons l’île par le nord et entrons dans la baie de San Antonio. Face à nous le Morro do Pico, le majestueux sommet de l’île ressemblant à une figurine de l’île de Pacques, qui domine toute l’île et veille sur ses habitants. Nous affalons les voiles tout en remontant un thon jaune et une petite bonite qui mordent au même moment sur nos lignes de traines. 10h30, Lafko est mouillé dans la baie avec un autre voilier au milieu de barcasse de pêcheurs. Après une brève séance de découpe du fruit de notre pêche (ce qui intéresse beaucoup les Frégates locales), nous débarquons à terre, direction Port Control pour les formalités… sur les traces de Moit, Moit (Bernard Moitessier), qui y a fait un court passage voila une cinquantaine d’année. Toute l’île est réserve naturelle brésilienne ; le site qui est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO est réellement paradisiaque (c’est vraiment un truc de fous, nous y reviendront) et le gouvernement brésilien le sait bien et applique une taxe gigantesque à tous les touristes visitant l’île, qu’ils débarquent en avion, en ferry ou en voilier. 200€ le mouillage pour une nuit ? Si, si c’est possible ! C’est la taxe, « la tache » en portugais… Oui, oui comme en français avec un « ch » comme on met (presque) partout en portugais ! Chéro, c’est certain, du coup les formalités d’entrée représentent une étape assez stricte où on vous lance un bon paquet de question. Tout va bien si on respecte les règles, mais on sent bien que ça peut vite déraper à la moindre entourloupe. Le tout est d’arriver à détendre l’atmosphère avec un peu d’humour, ce qui n’est pas chose simple vu que personne (ou presque) ne parle anglais. Nous tentons de nous débrouiller avec les moyens du bord ; c’est en « portugnol » (subtile mélange de quelques mots de portugais appris sur le tas et nos connaissances en espagnol) que nous tentons d’aborder la communication… Pas simple, mais en prononçant les mots « Seleçao » (équipe nationale brésilienne de football), « Zidane »… on commence à détendre atmosphère et à établir un semblant de d’échange. Pacecho, l’officier de garde, finit par bredouiller quelques mots de français ! Ouf ! Nous passons donc à un mode « français petit nègre » avec lui qui assure la traduction en portugais avec toutes les officiels qui défilent dans le bureau pour faire les formalités. « Heu, c’est vous sur la photo de ce passeport ? Mais sur la photo vous n’avez pas de barbe ? ». Une fois la pénible séance achevée (et le petit saut à l’aéroport avec Bernardo le gars de la marina pour aller chercher de l’argent au seul distributeur de l’île), nous discutons quelques instants avec Pacecho qui nous donne gentiment quelques bons plans et se débrouille pour trouver une place pour notre thon jaune et notre bonite dans un réfrigérateur d’un des restos du coin… TOP !

« Hey, y’a un autre bateau français qui entre dans la baie ! ». Des Toulousains venus d’Europe via les Canaries, et les îles du Cap Vert. Deux génois déchirés et une traversée assez rude au travers du Pot au Noir (Zone d’interconvergence Tropicale).

Petit resto tapas pour nous remettre d’attaque, Wifi « tombé du camion », et hop nous voilà dans le bus avec Julien, un rencontré 5 minutes plus tôt… Direction, LE spot de couché de soleil de l’île, Praya Do Americano (petit bar sur les hauteurs où les habitants viennent nombreux à ce moment précis de la journée) depuis lequel on peut admirer les Dos Irmanos (les deux frères), rochers jumeaux devant le soleil. « Whaaaa » s’écrit Guillaume, nous autres sommes plutôt en mode « scotch »… Nous admirons le soleil disparaître derrière l’horizon et repartons dare dare sous les premières attaques de moustiques (taillau !) direction la chambre d’hôtel de Julien à Vila Dos Remedios pour se prendre un petit apéro et petite douche ! Ah ! Quelques instants plus tard nous sommes dans un petit resto pour gouter les spécialités locales, puis petit café concert dans la soirée… nuit. Nous repartons à pied par le chemin des écoliers direction le port. Arrivés sur le quai, un homme nous aborde en nous demandant si nous pouvons le ramener à son bord… sur le bateau militaire mouillé en arrière de la baie. A cinq dans notre petite annexe en aluminium au raz de l’eau avec un fond d’essence dans le réservoir ? Allé, hop c’est parti ! Pas de problème pour rejoindre le bateau militaire… Une fois arrivés notre passager réveille le pacha du bord pour tenter de nous négocier un peu d’essence, mais avant que ce dernier de comprenne réellement ce qu’il se passait, nous avions déjà largué les amarres direction Lafko (l’annexe commençait à prendre l’eau avec le fort clapot). C’est donc en mode sous marin (prenant chaque vague de plein fouet) que nous avons fait le chemin en direction de Lafko en espérant que notre moteur, déjà assez capricieux, ne nous fasse pas le coup de la panne. En plan B, nous avions toujours… les rames. A l’arrivée, rien de sec je crois. Non, rien.

Lendemain dimanche ! Nous abordons la journée avec un grand espoir de trouver une messe sur l’île vu que nous sommes maintenant en terre catholique… Nous arrivons à 10h à la petite église de Vila De Remedios. Quelques fidèles sont déjà présents. Au bout de 15 minutes, voyant que le prêtre n’allait sans doute pas venir, une personne a proposé de faire une prière ensemble. Et bien, mine de rien, même si nous n’avons pas célébrer la messe, ce moment fut assez fort.

Avec nos trois sous en poche (le budget de l’escale ayant été bien attaqué par les taxes locales) nous filons vers Baia Do Sueste (la plage de la Sieste dans le texte), endroit paisible privilégié des tortues qui viennent là pour pondre de Janvier à Juin. Etant un peu tôt en saison, nous avons néanmoins pu nager avec elles pendant plusieurs dizaines de minutes… Instants vraiment magiques où nous apercevons aussi des requins, des poissons de toutes les couleurs et des mangoustes bien camouflées dans la roche… Pas facile à attraper ce met délicieux à antennes… Quelle expérience inoubliable ! Prochaine étape… Baia dos Golfinhos, plage en pente douce, dominée d’une falaise de toutes les couleurs. « Re-Wow » et re-scotch. Dans l’eau ? Une raie… Nous reprenons le chemin. Quelle nouvelle merveille de l’autre côté de la colline… Les deux majestueux Dos Irmanos ! Prenez la côte sauvage de Belle Ile, augmentez un peu le relief avec un zest d’orange sanguine dans le ciel, quelques pulls de moins, c’est bon vous y êtes ! Baie suivante, toute aussi dingue : Praia da Cacimba do Padre, dominée par le fameux Morro do Pico, endroit favori des surfeurs où les vagues atteignent régulièrement deux mètres. Par étonnant quand on sait que 3 des 4 plus belles plages brésiliennes sont à Fernando de Noronha !

Sur la plage, nous voyons une femme se prenant toute seule en photo. Nous lui proposons de la prendre, ce qu’elle accepte bien volontiers et nous demande de la prendre en photo avec nous… En quelques instant nous avons fait connaissance de Nadir, puis de Edson, son ami qui nous à rejoint quelques instants plus tard. Nous sommes donc rentrés tous ensemble, à 6 dans leur buggy direction le port…

Une fois arrivés, nous retrouvons Julien qui nous attendait à une terrasse en bossant avec son ordinateur portable. Restau sur la plage ? Comment faire quand on a plus de sous et qu’on ne parle que le portugnol ?

1. Trouver quelqu’un qui se bredouille honorablement en portugais => Merci Julien.

2. Trouver un moyen de faire du troc => Nous avons proposé à un petit resto la moitié de notre thon contre le fait qu’ils nous le cuisine avec un accompagnement.

Et hop, un petit diné sur la plage sans mettre la main à la poche… Royal !

Petit au revoir à Julien qui doit prendre l’avion demain pour Fortaleza (!) où nous avons prévu d’arriver le 2 décembre au soir… Pour une fois, ce n’est donc pas un « au revoir » avec une rencontre d’escale, mais un « A toute ».

Voila, il est l’heure de retourner sur Lafko pour reprendre la mer vers Fortaleza. Mais le moteur d’annexe en a décidé autrement, il ne démarre pas. Un peu désemparés nous demandons à un pêcheur de nous pousser avec sa barcasse et son moteur Long Trail.

Il est 23h20, Lorsque Lafko lève l’ancre de Fernando de Noronha… cap sur Fortaleza pour cette fin de navigation transatlantique.

Jean-Christophe

mardi 14 décembre 2010

Lafko - Comment ça marche #1



Jean-Christophe

vendredi 10 décembre 2010

Breaking News

LAFKO EST DANS L'ATLANTIQUE NORD 17 ANS APRES ! VENONS DE FRANCHIR L'EQUATEUR PAR 45 10 740 W, IL Y A MEME UN PANNEAU EN FRANCAIS !

L'île de l'Ascension

- FLASHBACK -

Plages de sable jaune très clair bordées de roche volcanique, l’île de l’Ascension est assez différente de sa sœur Sainte Hélène.

Sur l’île on compte environ 800 habitants, principalement des Saints (d’origine de Sainte Hélène) mais également des européens et des américains. La raison de la présence de l’homme sur ce petit rocher perdu, bien plus petit que l’île de Sainte Hélène, est intimement liée à l’activité militaire. Les anglais puis les américains y installèrent respectivement des positions avancées qui sont toujours en activité aujourd’hui bien que moins actives que pendant la période de la guerre froide et la guerre des malouines. Une île dans l’île, chacune de ces bases sont totalement indépendantes (production d’électricité par l’éolien, gestion des vivres, aéroport pour la base américaine, …).

Quant à la présence animale, c’est à la tortue que revient la palme ! De Novembre à Mai il y a environ 4 000 tortues qui viennent se reproduire sur l’île principalement en provenance du Brésil. On trouve également les plus gros dauphins (mais ils étaient certainement occupé ; nous n’en avons pas vu un seul) ainsi qu’une espèce rarissime de poisson (Black Trigger Fish) qui se nourrit de petites algues qui se collent peu à peu à la carène (cf. La Longue Route de Bernard Moitessier, alias « Moit Moit » comme on l’appelle entre nous). Des dizaines de ces petits poissons noirs viennent assaillir Lafko dès son arrivée au mouillage de Clarence Bay (devant Georgetown). Venus voir si « ça se mange », ils grognent, grincent et émettent des curieux grognements (de vrais petits cochons) avec leur bouche goulue qui veut goûter à tout ce qui bouge. Quel fan club ! Munis de petites dents, ils grattent en concert la carène et n’ont pas hésité à agresser gentiment la caméra sous marine en poussant leur petit bruit sourd caractéristique… tous ces poissons qui grattent ensemble, c’est juste dingue ! Au travail les amis ! Rien de tel pour un carénage « nature ». Moit Moit précise dans son ouvrage qu’il faut à peu près deux jours pour faire un carénage complet… sans rien faire !

Au niveau végétation, l’île est coupée en deux, le côté sous le vent (Ouest) est très aride, l’autre étant vraiment tropical.

Green Mountain est le point culminant de l’île (859m). On y trouve un chef d’œuvre de géni civil : un récupérateur à eau de pluie composé d’une large étendue de dalles de béton situées sur les pentes de la côte au vent. En contrebas, on peut voir les ruines d’un moulin à vent qui servait à transvaser l’eau collectée vers le côté de l’île où les trois villages principaux se trouvent : Georgetown, One Boat et Two Boats.

Comme à Sainte Hélène, l’économie est limitée à son strict minimum, phénomène qui est encore plus marqué ici : le gouvernement partage le même bâtiment que la banque, la station service ouvre tous les jours jusqu’à midi (après faut pédaler), Port Control (la capitainerie) fait aussi agence de voyage pour l’aéroport, le service de police se limite à trois personnes…

A l’horizon l’île ressemble à quelques chapeaux chinois de différentes couleurs (vert, orange, violet) placés les uns à côté des autres ; leur couleur correspond soit à la couleur de la terre (sèche), soit à un type de végétation tropicale. En s’approchant, on commence à deviner les canons, les antennes et bunkers de la base américaine sur l’Ouest de l’île, puis Georgetown, la ville principale.

Petit dej sur le pouce, et appel à Port Control par VHF. C’est bon, nous pouvons débarquer. Nous hissons notre pavillon jaune (les formalités n’étant pas encore faites). Au mouillage, personne. Nous sommes le seul voilier au milieu des quelques barcasses de pêcheurs ! Nous mouillons dans le sable dans 8 mètres de fond. Autour de nous la grande plage de Clarence Bay où les tortues viennent pondre.

Quelques instants plus tard nous sommes sur le quai avec l’annexe que nous devons remonter par un escalier d’une dizaine de mètes pour ne pas qu’elle gêne le débarcadère. Sport ! Petit tour à Port Control. On nous demande directement si nous connaissons « Franck ». Comment cela ? Il y a des gens qui le connaissent ici ? C’est en fait l’île de Sainte Hélène qui a prévenu que nous allions débarquer pour y déposer Franck qui après 7 mois à bord de Lafko, rentre pour un mois en France. Visite à l’immigration, à la banque, nous finissons ainsi notre parcours administratif (ici pas de douanes, ouf). Etant donné que nous nous sommes fixé qu’une seule journée sur l’île, il ne faut pas traîner : une équipe avitaillement, une autre pour régler le paiement du mouillage à Port Control, nous nous donnons rendezvous à un endroit une fois que chacun a terminé (pas moyen d’utiliser un éventuel téléphone portable pour se trouver, ici pas de réseau GSM). Mission suivante, trouver Cedric, l’ami de Bishop John. Après avoir demandé à quelques passants nous finissons par trouver sa maison. Nous sonnons. Un homme ouvre et s’écrie : « Bishop John ? I’ll show you the Island » avant même que nous n’ayons pu dire un bonjour… Décidément encore une personne très ouverte ! Bon, c’est clair que venant de la part de Bishop John, il était difficile de mal tomber… et lorsque l’on s’essaye à faire connaissance avec un parfait inconnu, on trouve également que des gens aussi géniaux… Même les personnes pressées (ça existe aussi ici, dans une certaine proportion) arrivent à trouver le temps de conduire deux lafkoboys à la station service pour remplir leurs jerricans. Pour retourner au port, nous arrêtons la première voiture de passage, un allemand sort de sa voiture avec un grand sourire. Repersonne sympa ! Décidément ! Arndt est Allemand. Il vit au Pays de Galle depuis de nombreuses années. Il est sur l’île pour une semaine comme expert réservoirs… pour l’armée, inutile de le préciser. Il nous raccompagne au port, nous aide même à décharger les jerricans, et passe un bon quart d’heure avec nous à discuter sur le quai.

Cédric nous emmène ensuite faire le tour de l’île. En configuration sardines (4 derrières, un devant) nous montons dans sa voiture. Premier virage, ça y est, ya le pot d’échappement qui touche le sol ! Première étape, visite des 4 pubs de l’île puis nous plongeons dans la fraicheur verdoyante de Green Mountain (le point culminant de l’île). Quel contraste avec les paysages secs des alentours du port ! Sommes-nous toujours sur la même île ? Sur le chemin du retour, nous longeons une forêt de bananiers… qui dit bananiers dit bananes ! Seul problème, les magnifiques bananes (une grappe d’une trentaine) sont situées à environ 8 mètres au dessus de nos têtes… Deux solutions, soit on monte, soit on les fait descendre (logique). Vu la fragilité de l’arbre, la seconde solution semblait la plus plausible. Cédric nous précise que nous ne devons pas hésiter, le bananier pousse à une vitesse folle. N’ayant pas d’outils avec nous, nous entamons la coupe… au couteau Suisse ! Une minute plus tard, Damien avait abattu l’arbre et coupé la grappe !

Le soir, de retour dans la partie aride de l’île, nous allons faire une petite visite à la base américaine, non loin de Georgetown. Cédric nous pousse. On trouvera bien une autre voiture pour nous reconduire au port. Dans le seul endroit de vie de la base (un snack et un bar) nous sommes étonné de voir que l’ensemble du mobilier est de style américain… on se croirait à la limite dans un épisode d’Happy Days, « Fanzy » ne doit pas être très loin. Ici vous payez avec des Livres de Sainte Hélène (une chance que ce soit possible), on vous rend la monnaie en dollars américains !

Dans quel pays sommes-nous finalement ? RoyaumeUni ou EtatsUnis ? Quelques individus avec des chapeaux texans, sur l’écran de la télévision géant un match de football américain… pas de doute nous sommes bien ici aux EtatsUnis ! Nous faisons connaissance avec Natacha, une militaire qui est depuis un certain temps sur la base. Après avoir écouté le bref récit du voyage de Lafko, elle nous demande sans tarder si nous avons besoin de quelque chose et nous organise un lift pour nous reconduire au port. Notre chauffeur n’est autre qu’un des trois gendarmes de l’île.

Voila, il nous faut déjà repartir… Derniers au revoir à Franck qui va attendre une semaine le prochain avion pour la France via Cardiff au RoyaumeUni (seule liaison possible avec l’aéroport de l’île de l’Ascension).

Adieu les roches volcaniques, prochaine escale… Braaazil ! A nous le pays de la TONG !

Jean-Christophe

Lafko TV #7 - Ascension

- FLASHBACK -



Jean-Christophe

jeudi 9 décembre 2010

Nouveau!

En période de navigation, la carte sera mise à jour toute les 48hres!

mercredi 8 décembre 2010

Lafko sur Saint FM, la radio du Sud... de l'Atlantique Sud !!

Vous vous rappelez ?

Sainte-Hélène et sa radio, Saint FM !

Une grande première pour Lafko, c'est notre premier interview. Totalement improvisé, nous vous laissons apprécier.

Voici donc l'enregistrement de l'émission :


It's in English et on nous a gentiment fait remarquer que notre accent était parfois plus compréhensible que celui des locaux :)

Merci à Mike pour nous avoir donné la parole sur les ondes de Saint FM !

Lafko TV #6 : Sainte Hélène

- FLASHBACK -


La bande son intégrale de l'interview sera publiée dans le prochain article (à paraitre également aujourd'hui).

Jean-Christophe

lundi 6 décembre 2010

Lafko TV #5 : En route vers Sainte Hélène

- Flashback -



Jean-Christophe

jeudi 2 décembre 2010

Lafko TV #4 : Namibia !

- Petit FLASHBACK -



Jean-Christophe

mercredi 1 décembre 2010

Une île au milieu de nulle part : Sainte Hélène

- Petit flashback -

Jeudi, 7h20 après un peu plus de 9 jours de mer, TERRE ! Devant l’étrave de Lafko, une masse très sombre sort peu à peu de la brume à l’horizon sur bâbord, une falaise de roche volcanique d’une hauteur invraisemblable, au milieu de nulle part… ou plutôt d’un océan, l’Atlantique.
Quelques nuages encore accrochés laissent peu à peu apparaître l’île en entier. A mesure que nous nous approchons, nous pouvons deviner sur les hauteurs une végétation très dense. On croirait ce morceau de terre oublié qui aurait échappé à la cartographie mondiale, comme jamais découvert ou sorti droit de l’imagination de Steven Spitzberg pour un scénario de Jurassic Park. Le monde perdu de Sainte Hélène ! On s’attend à tout moment à y voir surgir un tricératops ou autre créature imaginaire. A la jumelle on distingue les couches de lave empilées par les différentes éruptions du volcan qui a permis à l’île de se former il y a bien longtemps.

Derrière le cap, vers lequel l’étrave de Lafko pointe, la ville principale de l’île devrait se cacher, Jamestown. Nous ne voyons toujours aucun signe de vie, que de la roche tombant à pic dans la mer. Nous faisons une première tentative pour joindre le port à la VHF : « Port Control, Port Control for sailing yacht Lafko ». Pas de réponse. Un grain arrive ; une rafale impressionnante à plus de 30 nœuds avec des changements de direction viennent perturber nos derniers milles. 30 secondes plus tard (montre en main), plus rien, pétole, le grain est passé. Comment on fait pour naviguer avec des conditions pareilles ? Vu que le port n’est pas loin, nous affalons les voiles pour continuer au moteur… Nous doublons le fameux cap et découvrons une rangé impressionnante de maisons perchées sur un plan incliné à 20° à 400 mètres de haut, puis quelques corps morts rouge (bouées d’amarrage) à environ un mille devant nous… Aux pieds de la rangée d’habitation une baie, dans laquelle la petite ville de Jamestown est abritée.

Sur l’île pas d’aéroport, le plus proche est au niveau de la base militaire américaine de l’Ascension, à 3-4 jours de mer de ferry ce qui rend l’île l’endroit le plus isolé de la planète, et pourtant 4 000 hommes et des femmes vivent ici (nous avons eu un peu de mal à trouver le bon chiffre).
Autrefois, avant que le canal de Suez ne fût achevé, environ 1 000 bateaux y faisaient escale chaque année (soit presque 3 par jour). Aujourd’hui, seul le RMS Saint Helena, un cargo-ferry (marchandises et passagers) vient ravitailler deux fois par mois depuis Cape Town (parfois via Walvis Bay) les îliens avec les produits qu’ils ne peuvent pas fabriquer localement. Il met 4-5 jours depuis Cape Town, et 6-7 s’il passe par Walvis Bay. Les autres navires sont exclusivement des voiliers qui font plus ou moins la même route que nous vers le Brésil. Autrement dit, lorsqu’un bateau de plaisance entre dans la baie, rapidement tous les habitants sont au courant. Impossible de passer inaperçu. Sitôt avions nous mis le pied à terre que nous étions repérés… « A c’est vous le bateau bleu ? ».

Port Control, Immigration, Douanes… l’éternel rituel pour entrer dans un pays étranger avec un voilier. A Saint Hélène il y a une étape supplémentaire ; on vous demande la preuve que vous avez bien une assurance santé permettant de vous porter assistance s’il vous arrive quelque chose de grave sur l’île, vu que l’hôpital de Jamestown n’est pas vraiment prévu pour soigner de graves pathologies ou des blessés lourds. Si vous n’en n’avez pas, il est toujours possible d’en prendre une (~£1/jour) ou de s’en tirer en faisant une lettre où vous déclarez sur l’honneur que vous prenez entière responsabilité… En cas de problème de santé important les patients sont évacués d’urgence à Cape Town par… le RMS Saint Helena, soit entre 5 et 7 jours de mer face aux vagues ! Sport !
Une fois le parcours administratif, place aux choses un peu plus agréables : laverie, douche, resto, et si possible Internet. Grâce aux notes que nous avions pu glaner à Cape Town, nous avons pu savoir que le Consulate Hotel offrait des douches chaudes aux plaisanciers. Nous décidons donc de planter le camp au restaurant cet hôtel. Petit Fish & Chips (nous sommes en terre anglaise), et hop nous établissons le contact avec la patronne qui nous propose sans tarder deux salles de bain, dont une avec une baignoire ! Aussi, juste avant le repas, elle vient nous voir et nous offre un pain pour le bateau… 15 secondes plus tard, nous avions craqué (en attendant les plats), coupant déjà des tranches. La patronne est revenue quelques instants plus tard pour nous proposer de mettre le pain dans un sac en papier pour ne pas qu’il sèche… Premier contact avec les îliens… Mais comment est-ce possible d’être aussi gentil ?

Ici tout le monde se connaît, on s’y sent un peu comme en famille. Et lorsqu’un nouveau arrive, il est rapidement intégré. Chacun se salue dans la rue, se klaxonne sur un ton amical, connus ou inconnus, qu’importe, tout le monde est habitant de l’île.
Les Saints (c’est ainsi que l’on appelle les habitants) se font mutuellement confiance… totalement… inimaginable. « Tu ne peux pas me payer aujourd’hui, et bien ce n’est pas grave, repasse demain avec la somme ».

La micro société est parfaitement organisée : une poste, une banque, une station service, une école, une laverie, un petit hôpital assurant le strict minimum… Pas ou peu de concurrence entre les acteurs de l’économie. Chacun tient simplement sa place et c’est très bien comme cela. Loin de nous cette idée que le manque de concurrence pourrait favoriser une position de monopole de l’un ou de l’autre ; ici ce n’est décidément pas l’esprit. Du coup, pas de publicités dans les rues ! Pas non plus de besoins sophistiqués en dehors des produits de base. La petite économie de Sainte Hélène tourne tranquillement, peut être trop même ; vraiment nous n’avons pas réussi à nous habituer à l’idée que les premiers magasins ferment à 15h, les derniers à 17h. Du coup dès 18h, il n’y a plus une mouche qui vole en ville.

Les îliens prennent le temps, et beaucoup de temps pour les autres. Tout le monde se rend mutuellement service, c’est incroyable.
Vu de l’extérieur, on à l’impression que la micro société de Sainte Hélène est très saine… et bien franchement on ne trouve rien à dire si ce n’est que les problèmes de petite délinquance chez les adolescents qui finissent par tourner en rond un jour ou l’autre. Chaque année, les maigres subventions provenant du Royaume-Uni permettent à une petite poignée d’élèves (les plus brillants) de quittent l’île pour faire leurs études (souvent au Royaume-Uni), les autres restent, zonent et finissent trouver un petit boulot. Dernière anecdote au sujet de la petite délinquance… Ne jamais poster de cartes postales un vendredi ou un samedi, les jeunes de l’île trouvent souvent un malin plaisir à verser le contenu de leurs cannettes de bière dans les boites aux lettres… Mieux vaut donc confier vote courrier à quelqu’un de confiance qui pourra les poster ultérieurement à votre place.

Le vendredi soir on retrouve tout ce petit monde au concert du coin… comme une grande famille : la fille des douanes, la caissière du petit supermarché, la fille de la société d’assurance, et quelques visages croisés dans la rue quelques instants plus tôt.

Sainte Hélène beaucoup d’atouts ; le relief de Belle Ile, la variété d’espèces de Bréhat, le côté grande famille de l’île de Ré, le côté inaccessible de l’île d’Yeu, la végétation de la Martinique, le côté british de Jersey, le relief de la Corse… C’est juste incroyable, tout cela au même endroit.

On se sent ici comme dans un petit village de haute montagne, le froid en moins, la mer en plus.
Sainte Hélène est une île improbable, qui ne fait ni partie du continent africain ni du contient américain, située à des centaines de milles de la première terre si l’on fait exception de sa petite sœur l’île de l’Ascension à 700 milles au Nord Ouest (1 mille = 1,852 km).

La monnaie est la Livre Sterling de Sainte Hélène qui a un taux de change fixe avec la Livre Sterling anglaise et qui ne peut être obtenue qu’à Sainte Hélène ou l’Ascension. Cette monnaie est distribuée par la Bank of Saint Helena à Jamestown, pas d’autre établissement et encore moins de distributeur automatique de billet (ATM) sur l’île.

Au niveau des moyens de communication, pas de réseau téléphone GSM (même s’il est parfois possible de recevoir des SMS juste sur le site du Pavillon de Briars situé non loin de la Cable & Wireless Company, mais nous n’avons pas réussi à comprendre comment cela était possible). Concernant Internet, ça fonctionne, mais à une lenteur à décourager les rares occidentaux de passage. Certes, les moyens sont assez rudimentaires, pourtant on trouve quant même une radio sur l’île, Saint FM, la seule radio de l’île, qui émet de 90.0 MHz à 96.0 MHz (autrement dit extrêmement large), et qui couvre la diffusion sur l’archipel Tristan Da Cunha (bien au sud de Sainte Hélène) et les Malouines au large de la Terre de Feu. L’arrivée de Lafko et sa bande de french sailors n’est tellement pas passée inaperçue que nous avons eu le privilège d’être reçu à la radio par Mike pour une interview pour dire quelques mots sur le projet Lafko (Malaisie > France) ! Premier micro de Lafko... dans la langue de Shakespeare. Après la Lafko TV, la Lafko Radio, on se diversifie ! Concernant les numéros de téléphone, quatre chiffres suffisent, tout comme les plaques d’immatriculation des voitures (minimum un chiffre, maximum quatre).

Et nos rencontres ? Comme souvent, nous sommes surpris par les personnes que nous rencontrons. Le monde est décidément peuplé de gens sympa !
Nous venons d’évoquer Mike, très drôle, qui gère la radio de manière très décontract, en tongs ! Nous avons aussi rencontré Fay qui travaille dans les aspects sociaux (sensibilisation des jeunes à des sujets importants : sexualité…). Elle a découvert l’île dans les années 90 et a tout fait pour y revenir. Aujourd’hui mariée à un sud africain, ils se sont établis sur l’île pour 3 ans. Nous avons passé un bon moment avec elle vu que c’était le week end… Les adieux furent un peu déchirants, pour marquer le coup elle nous a même fait un gâteau aux pommes que nous savourons aujourd’hui sur le bord avec nostalgie. Nous avons également fait la connaissance de Bishop John Salt (Oratory of the Good Shepherd) de manière totalement inattendue : Qui aurait cru que nous aurions pu le rencontrer au Donny’s Place (seul endroit branché de l’île sur le front de mer) vendredi soir ? Une cigarette dans la main, une bière dans l’autre, il a commencé par nous payer sa tournée… visiblement il était très heureux de voir des croyants de passage sur l’île ! Catholiques, Anglicans, la frontière n’est décidément pas loin entre nos deux églises… Nous avons même fait une célébration avec lui samedi soir avec l’évangile du dimanche.

Nous avons croisé quelques français des sociétés Can et Jet Systems. Can est une entreprise française de BTP mandatée pour grillager la falaise aux abords de Jamestown, améliorer le port pour permettre d’acheminer les matériaux en vue de la construction de l’aéroport… ah l’aéroport, voila un sujet qui fait couler beaucoup d’encre chez les îliens… certains sont pour, d’autre non à cause des changements qu’il risque de générer dans l’île.

Nous avons tenté de rencontrer le Consul de France à Sainte Hélène, Michel Martino, visiblement il n’était pas disposé à nous recevoir...

Nos voisins de mouillage sont deux catamarans partis d’Afrique du Sud. Le premier équipage est majoritairement composé d’australiens : un couple (Johann et Henriette) et deux amis venus leur prêter main forte jusqu’aux Antilles. Ils prendront ensuite la route de l’Europe pour deux saisons complètes. Leur voilier, un Leopard 46, baptisé Scolamanzi a été construit en Afrique du Sud. Il est bourré de technologie : lave vaisselle, désalinisateur, sonar à poissons, congélateur, téléphone satellite… Nous avons sympathisé avec eux et voyant que nous ne sommes un peu mal chaussés en terme de matériel de pêche, ils nous ont donné de quoi mettre un peu de poisson dans nos assiettes. Nous échangeons nos emails téléphone satellite en espérant se retrouver aux Antilles (certainement aux Grenadines).
Le second catamaran vient aussi d’Afrique du Sud, l’équipage est compose d’un convoyeur (qui fait le trajet vers les Antilles environ 4 fois par an) et un équipage de 3 personnes venu lui prêter main forte.

Et puis il y a André et Charly, également sud-africains, qui n’ont pas leur bateau au mouillage mais sur le quai ! Eux, c’est une autre affaire. Partis des Pays-Bas, ils sont tombés plusieurs fois en rade de pilote automatique avant de terminer à barrer en continu entre Dakar et Sainte Hélène (soit 1950 milles)… Au final, lorsqu’ils sont arrivés à Sainte Hélène, ayant un doute sur la solidité de la partie avant de la coque immergée, ils ont plongé et découvert des zones importantes de fragilité. Obligé de gruter le bateau avec les moyens du bord, ils sont aujourd’hui contraints de rester à Sainte Hélène le temps des réparations…

Enfin, il y eu Robert, chauffeur de taxi qui nous a proposé un tour de l’île : « d’habitude c’est £12 le tour, mais pour les plaisanciers, je fais £10 parce que je sais qu’ils n’ont pas de sous »… Et hop c’est parti pour Le Pavillon de Briars (première demeure de Napoléon Bonaparte sur l’île), Longwood (dernière demeure de l’Empereur). Nous avons également fait un court passage sur la tombe où il fut inhumé avant que la France ne récupère son corps qui repose aujourd’hui sous le dôme des Invalides.
En fait, nous avons essayé de louer une voiture sur l’île (vu que ce n’est pas très cher : ~£10/jour), mais elles étaient hélas toutes déjà louées… on se demande un peu comment cela est possible vu le nombre de touristes sur l’île.

Samedi nous avons entrepris l’ascension du Diana’s Peak, le point culminant de l’île (823 mètres). Pour raccourcir un peu le trajet nous nous sommes fait pousser en voiture par Fay et Bishop John… afin d’avoir le temps de le faire dans la journée. Sur chacun des 10 plus hauts sommets de l’île se tient une petite boite avec un toit en zinc abritant un tampon de l’endroit. Nous avons donc tamponné les quelques cartes postales que nous avions sous la main… En fait, si l’on réfléchit bien, comme l’île de Sainte Hélène est l’endroit le plus isolé de la planète, cela fait du Diana’s Peak… le point le plus paumé du monde vu qu’il faut un certain temps pour l’atteindre.

On se souviendra enfin des soirées au Ann’s Place (restaurant - café) où l’on peut composer de grandes tablées à l’improviste, faire un peu d’Internet, acheter des timbres…

Il faut maintenant reprendre notre route. Petite douche, et hop nous reprenons l’annexe en direction de Lafko… cap sur l'île de l'Ascension.

Jean-Christophe
 
La charte du bord Liens Météo Livre d'or Administration